« 3 questions à… » est une rubrique qui permet à nos lecteurs de découvrir un artiste à travers de brèves confessions sur son rapport au voyage et à la musique.
« Paris réunit tout ce que j’aime en matière de musique. »
Flavia Coelho était au grand rendez-vous de la Fête de l’Humanité le week-end dernier, parée de son large sourire et de ses boucles colorées. Actuellement en tournée avec son troisième album Sonho Real, joyau festif aux mélodies teintées autant de forró brésilien que de reggae ou de ska, la pétillante Flavia s’est livrée à Hit the road lors d’une nuit estivale aux Soirées du Château. Après un show spectaculaire à l’énergie contagieuse, elle nous a dévoilé des pensées plus intimes, sous le ciel étoilé de ce village provençal devenu Gréoux-de-Janeiro pour l’occasion…
Qui t’a le plus influencée musicalement durant ton parcours?
Je suis née à Rio de Janeiro, et j’ai grandi au Brésil tout en voyageant un peu partout. Mes parents viennent du Nordeste du Brésil, une région très riche en ce qui concerne l’artisanat et la musique. Donc mes plus grandes influences restent ces deux régions. Rio de Janeiro m’a plongée dans le hip hop, la samba ou le funk, et le Nordeste m’a fait découvrir la musique qu’écoutait mes parents : des maîtres comme Gilberto Gil, Caetano Veloso, Joâo Gilberto, les genres du choro et du forrò, mais aussi beaucoup de reggae car ma mère vient d’une île où dans les années 70 la radio ne passait presque que des morceaux jamaïcains. À mon arrivée en France, mes oreilles se sont instinctivement nourries de sonorités venues d’Afrique, des Balkans, d’Orient… le voyage se poursuit sans cesse.
Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?
J’aimerais vraiment jouer chez moi, au Brésil. J’y ai joué à l’occasion des Jeux Olympiques, à la Maison de France, il y avait quelques brésiliens mais c’était quand même majoritairement un public français qui assistait à l’évènement. Je n’ai pas eu le temps de développer mon projet là-bas, donc ça me plairait de le faire découvrir aux miens. Je n’oublie pas que je chante en portugais, et que je m’adresse aussi à eux. Et si vraiment ce rêve pouvait devenir réalité, je choisirais de jouer dans un grand stade au coeur de Rio !
As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs?
Je suis très citadine, et pour moi Paris réunit tout ce que j’aime en matière de musique. C’est pour ça que je m’y suis installée d’ailleurs, il y a une diaspora extraordinaire ici ! C’est cette diversité qui m’a amenée ici, cette magie de pouvoir se retrouver au fin fond de l’Afrique dans son propre quartier. C’est merveilleux de pouvoir écouter de vrais griots du Mali, d’écouter du vrai mbalax sénégalais, d’écouter de la cumbia made from Colombie… on trouve toutes ces musiques à Paris. Donc je conseille aux lecteurs de Hit the road qui n’ont pas forcément les moyens d’aller très loin de se balader dans Paris, c’est le lieu idéal. Et pour un petit conseil de quartier, je vais souvent au Café des Sports à Ménilmontant (c’est quasiment mon QG), un bar tout simple qui ne paye pas de mines et où pourtant s’improvisent des soirées jams terribles !