Si Paris est la seconde capitale du jazz après New York, elle le doit en partie à ces années d’après-guerre qui ont vu se croiser les plus grands jazzmen de la scène internationale dans l’actuel chic Saint-Germain-des-Prés.
Dimanche 20 novembre, Hit the road vous emmène explorer les contours de cette époque où le jazz de la Nouvelle-Orléans et le be-bop ont fait leur apparition dans la capitale. Les caves de Saint-Germain-des-Prés prenaient des allures de dancings, les intellectuels de gauche refaisaient le monde aux Deux Magots ou au Café de Flore. C’est la période de l’amitié Boris Vian – Raymond Queneau, de la romance Miles Davis – Juliette Greco : « Il n’y a plus d’après, A Saint-Germain-des-Prés, Plus d’après-demain, Plus d’après-midi, Il n’y a qu’aujourd’hui » chantera plus tard la belle égérie, sur ce célèbre refrain composé par Guy Béart… L’ambiance de ce quartier sera également mythifiée par des films comme Les Tricheurs de Marcel Carné, véritable hymne au jazz et à une jeunesse en quête d’ivresse et d’anticonformisme.
Les amateurs de live pourront ensuite s’attabler rue des Lombards où se côtoient quelques-uns des meilleurs clubs de jazz parisiens. Au programme du Sunset ce soir-là : un hommage à Charlie Mingus, contrebassiste américain hors-pair qui connut son heure de gloire dans les années 50-60 et dont l’influence sur le jazz contemporain est indiscutable. En témoigneront Jacques Vidal et son quintet, ainsi que Lionel Eskenazi qui vous contera l’histoire passionnante de cet « homme en colère ».
On semble maintenant changer de sujet, mais on ne peut décemment pas ne pas évoquer la récente disparition de ce musicien à la plume si sensible qu’était Leonard Cohen. Un lien existe par ailleurs, et plus que jamais même, car il a participé à un album à la mémoire de Charlie Mingus (Weird Nightmare – Meditations on Mingus, produit par Hal Willner), en reprenant avec Diamanda Galás en 1992 le morceau The Chill of Death (écrit à l’origine par Mingus en 1939) sous le titre Eclipse. Le poème commence ainsi : « The chill of death as she clutched my hand. I knew she was coming so I stood like a man. / Le froid de la mort lorsqu’elle serrait ma main. Je savais qu’elle venait, alors je me tenais comme un homme ».
On finira donc sur un hommage à feu Leonard Cohen (et ça brûle de l’écrire) avec la reprise de Suzanne par une inoubliable figure du jazz nommée Nina Simone :