« 3 questions à… » est une rubrique qui permet à nos lecteurs de découvrir un artiste à travers de brèves confessions sur son rapport au voyage et à la musique.
Héritière du mouvement punk britannique des années 70 par sa famille, Hollie Cook a choisi le reggae pour raconter ses joies et ses peines. Avec son sourire espiègle et ses couleurs psychédéliques, elle jette un sort à son public qui ne peut que planer aux vibrations de « Milk & Honey » ou « Angel Fire ». Elle était sur la scène parisienne du Pan Piper le mois dernier pour présenter son troisième album, Vessel of love, déjanté et tropical, avant de revenir le 19 avril à l’Espace Julien de Marseille. Elle nous a confié pour vous ses incontournables musicaux et ses adresses fétiches…
« Bien que j’ai grandi avec du punk et du rock, j’ai toujours adoré le reggae que j’ai découvert vers 16 ans à travers le punk. »
Qui t’a le plus influencée musicalement durant ton parcours?
J’ai grandi dans l’ouest de Londres avec mes parents, et ils ont sans aucun doute été les premiers à me transmettre le virus de la musique. Ma mère chantait dans le groupe Culture Club; Boy George, l’un de ses membres fondateurs, est mon parrain, et mon père a été le batteur des Sex Pistols. Il m’a beaucoup soutenue dans ma carrière. Il m’a enseigné la guitare, il a très tôt senti que j’avais un goût pour la musique et m’a encouragée dans cette voie. Bien que j’ai grandi avec du punk et du rock, j’ai toujours adoré le reggae que j’ai découvert vers 16 ans à travers le punk. Pourtant, si je dois citer une artiste qui a énormément compté pour moi, ce sera Dusty Springfield, chanteuse plutôt soul, qui a toujours été l’une de mes grandes références. J’ai aussi un fort attachement pour le groupe punk rock féminin The Slits, qui m’a beaucoup inspiré et avec lequel j’ai collaboré en tant que choriste quand j’étais au lycée.
En ce moment j’écoute des styles très variés comme l’électro des suédois Little Dragon, les jamaïcains Dennis Brown ou Johnny Osbourne… chaque jour a son humeur.
Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?
J’ai toujours rêvé de jouer au Royal Albert Hall, une salle prestigieuse de Londres. Et mon rêve est devenu réalité le mois dernier ! Je vais donc savourer un peu, avant de m’inventer un nouveau rêve…
As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs?
Je passe beaucoup de temps à Londres, c’est la ville que je connais le mieux, elle regorge de super clubs un peu partout. Dans le quartier de Notting Hill, je recommande le Mau Mau Bar, on est sûr d’y entendre de bons musiciens et l’ambiance y est chaleureuse. Les amateurs de ska et de blues (comme moi) doivent absolument aller au Gaz’s Rockin’Blues, un club légendaire dans le quartier de Soho. Tous les jeudis on peut y voir des lives, et moi qui suis plutôt casanière, j’y vais depuis mon adolescence.
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Née au Portugal de parents cap-verdiens, Sara Tavares cultive un style qui détonne dans l’univers lusophone. Les accents saudade flirtent avec la soul ou le reggae, et l’on retient avant tout la douceur de sa voix qui vous invite à « Balancê » votre corps nonchalamment. De retour après une longue absence pour la sortie de son album Fitxadu dans le cadre du Festival Au Fil des Voix, elle a irradié la scène de l’Alhambra qui sentait ce soir-là les embruns et le bacalhau…
« J’ai été nourrie par la musique afro-américaine qui passait sur les ondes dans les années 80. »
Qui t’a le plus influencé musicalement durant ton parcours?
Je suis née et j’ai grandi à Lisbonne, dans les années 80. J’ai donc été nourrie par la musique afro-américaine qui passait sur les ondes à l’époque : Stevie Wonder, Whitney Houston, Michael Jackson ou Aretha Francklin ont été mes premiers coups de coeur. À 18 ans, comme beaucoup, je n’avais d’oreilles que pour Bob Marley, d’où mon amour pour le reggae qui ne m’a jamais quittée. Mais c’est lorsque j’ai commencé à vivre de la musique que je suis retournée au Cap-Vert, le pays de mes parents, et que j’ai plongé dans la musique de ces îles colonisées par le Portugal : l’Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique… Beaucoup de musiciens qui jouent dans des bars de Lisbonne viennent de ces contrées-là. Puis, vers l’âge de 20 ans, je suis venue à Paris pour enregistrer mon premier album et Lokua Kanza, qui a produit ce disque, m’a initiée aux sons de l’Afrique francophone : Salif Keita, Youssou N’Dour, mais aussi Richard Bona, Ray Lema, Manu Dibango ou Papa Wemba… Je me suis prise de passion pour ces univers.
Si je dois confier ce que j’écoute en ce moment, j’avoue que je m’intéresse davantage à ce que les jeunes, comme mes nièces, écoutent. Spontanément, je vais toujours piocher de vieux disques de Nina Simone, Chavela Vargas ou Césaria Evora, mais j’aime aussi savoir ce qui se fait aujourd’hui. Et je peux facilement me mettre à danser sur des tubes de Mr. Easy ou sur du zouk love, tout ce qu’on passe dans les clubs en fait. J’adore ça !
Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?
J’ai déjà joué au prestigieux Carnegie Hall de New York, dans une petite salle, et c’était complet ! En fait, c’est difficile à dire car tant de rêves que j’ai fait dans ma vie se sont réalisés : celui d’être chanteuse, de me produire de par le monde, de rencontrer de merveilleux musiciens… J’ai maintenant avant tout le rêve de rester en bonne santé pour continuer à être créative et à voyager dans des endroits chauds car je n’aime vraiment pas l’hiver !
As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs?
Je serais curieuse de découvrir des lieux d’Amérique latine comme le Pérou ou le Honduras, j’adore les percussions et la musique garifuna, ce métissage entre indiens et africains. Mais bien entendu le Cap Vert reste une destination à ne pas manquer. Il y a encore beaucoup d’îles que moi-même je ne connais pas, je dois vraiment approfondir ma connaissance de ce territoire. Les îles de Santo Antão et de Santiago sont absolument à voir, je conseille à tes lecteurs de les visiter sans plus tarder !
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Amparanoia, c’est ce rock latino sur lequel on dansait il y a plus de vingt ans : un mélange de fusion, de world, d’énergie explosive qui sentait la téquila et la bande à Manu Chao. De retour avec El coro de mi gente, Amparo Sanchez, figure de proue du groupe, n’a pas beaucoup changé. Le concert donné à l’Alhambra a vivifié l’assemblée qui chantait en écho des morceaux à l’ardeur toujours contagieuse. Après le concert, la chanteuse a pris le temps de nous parler féminisme et vibrations positives…
« Dans la vie, si tu accueilles les choses, tu les reçois au centuple. C’est pour ça qu’en ce moment je ne rêve pas, je vis. »
Qui t’a le plus influencée musicalement durant ton parcours?
J’ai grandi à Grenade, en Andalousie, au sud de l’Espagne. C’est une ville très particulière car elle est imprégnée, de par son histoire, de l’héritage marocain autant que de cultures musicales comme la rumba ou le flamenco. J’ai grandi dans une maison avec cinq frères et soeurs qui écoutaient des musiques en tous genres, de Camarón à Police en passant par Bob Marley. De mon adolescence, je retiens surtout The Clash, qui a sans doute été un groupe fondateur pour moi. La musique latine aussi, évidemment, en particulier celle qui flirte avec d’autres styles, comme l’ont jouée la Mano Negra. J’ai eu la chance de devenir une très bonne amie de Manu Chao. On s’est connus à Madrid il y a 22 ans maintenant, et on est toujours restés très proches. Il a eu une grande influence sur ma musique et m’a enseigné beaucoup de choses. Mais j’ai été avant tout très sensible aux univers musicaux de certaines artistes féminines. Celle qui m’a le plus marquée est sans doute Billie Holiday. À mes débuts, je chantais du jazz et de la soul, je m’en suis beaucoup inspirée. Et les chanteuses latino-américaines comme Mercedes Sosa, La Lupe, Chavela Vargas ou Omara Portuendo ont également beaucoup compté dans mon parcours. C’est dans les paroles de ces artistes-là que j‘ai pu retrouver la poésie des textes, les revendications qui me touchent et qui concernent notre position de femme dans la société.
Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?
Je dois y réfléchir, car à dire vrai tous les endroits où je rêvais de jouer, j’ai fini par m’y produire. J’arrive à un moment de ma vie où je réalise que j’ai eu davantage que ce que j’avais jamais imaginé obtenir dans ma carrière musicale. J’ai joué avec de super musiciens, je me suis fait beaucoup d’amis sur la route, j’ai voyagé énormément, et le public est toujours présent, où que j’aille, quelque soit la langue du pays, seule la musique importe. On monte sur scène car il y a un « pourquoi », on a quelque chose à dire, à transmettre. C’est pour ça que je laisse ma famille, mes animaux, ma maison, parce que je sens que je dois dire quelque chose en tant que femme. Je reste donc friande de nouvelles expériences. Par exemple, dans quelques jours je vais partir au Brésil avec une poétesse brésilienne qui écrit des poèmes féministes très engagés. Je vais mettre ses mots en musique, c’est nouveau pour moi, je suis ravie de participer à cette un tel projet. Dans la vie, si tu accueilles les choses, tu les reçois au centuple. C’est pour ça qu’en ce moment je ne rêve pas, je vis. Je laisse venir les choses, et elles m’arrivent.
As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs?
Le monde entier est musical. Il faut aller dans les quartiers, n’importe où. La musique est un passeport libre qui voyage partout. Quand je suis à Paris, dans le quartier de Montreuil, je me retrouve avec Aalma Dili et je voyage dans les Balkans. Pourtant, je suis à Paris. D’autres fois, je me balade au Brésil, j’y croise de la samba, et c’est merveilleux. En Amérique latine tu trouves plus facilement la musique dans la rue, en Andalousie aussi. Mais au fond où que tu ailles dans le monde il y a de la bonne musique à chiner, il suffit de bien la chercher.
« 3 questions à… » est une rubrique qui permet à nos lecteurs de découvrir un artiste à travers de brèves confessions sur son rapport au voyage et à la musique.
Seule sur scène accompagnée de sa guitare, Lula Pena envoûte son public en lui proposant un voyage sans escale, un itinéraire où les morceaux s’escortent, se répondent, au fil des accords, comme les vagues se perdent en écume sur le rivage avant de rejoindre les flots. Après son concert à l’Alhambra dans le cadre du Festival Au fil des voix, la portugaise au timbre grave et à l’âme poétique s’est confiée à Hit the road le temps d’un verre de vin au Petit Cambodge.
« La musique acoustique me touche par sa capacité à produire de la magie à partir de presque rien. »
Qui t’a le plus influencée musicalement durant ton parcours?
Je suis née à Lisbonne et j’y ai grandi jusqu’à l’adolescence. Avec du recul, je pense que ma première influence a été la passion que mon père éprouvait pour la radio. Il la préférait à la télévision, même pour regarder les matchs de foot. Elle était contenue dans une sorte de meuble qui cachait à l’intérieur la télé, la radio, les vinyles, les cassettes… Je me souviens que c’était comme un laboratoire pour moi : je cherchais des fréquences, je guettais le bande FM, je trouvais ça si mystérieux… Inconsciemment, ça n’a pas été étranger à ce que je fais maintenant. Quant à mon frère, de 14 ans mon aîné, il jouait de la guitare et chantait très bien, je le rejoignais souvent pour l’accompagner à la voix. C’est un autodidacte, comme moi, il ne pouvait donc pas « m’enseigner » la musique. Je devais faire ce processus toute seule, et j’ai vite compris que c’est ce qui m’intéressait : explorer des possibles, forger ma propre expérience. J’ai été pendant longtemps un ermite avec une guitare à la main. Je ne pensais pas du tout faire une carrière musicale. Je jouais par pur plaisir. Mes amis et ma famille m’ont beaucoup encouragée, et d’un coup les choses ont changé. J’ai enregistré mon premier disque, le reste a suivi. Pourtant mon but n’a jamais été de devenir célèbre. La musique m’a toujours aidée à me sentir bien. Lorsque j’étais triste ou mélancolique, elle m’ apportait un soulagement. Elle est devenue comme une thérapie dont je ne peux me passer.
Hormis mes proches, certains artistes ont également eu une influence sur mon parcours, en particulier les musiciens solo, ceux qui apportent cette dimension presque chamanique dans leur musique, ceux qui transcendent la vie. Je cherche sans cesse à découvrir de nouveaux artistes qui ont la même perception que moi et semblent faire partie de la même tribu. Jeune, mon frère jouait souvent des morceaux de Simon and Garfunkel, nous chantions à deux voix : c’était une expérience incroyable ! Plus tard, j’ai plongé dans l’univers de la chilienne Violeta Parra : il y a des passages très denses dans sa musique, qu’elle arrive à jouer seule. C’est merveilleux de ressentir à la fois la force et la fragilité de ces musiciens. L’un d’entre eux m’a surprise : Robbie Basho, un américain. Il transcende l’instrument guitare. Harry Partch, lui, a inventé des instruments et créé une musique plus concrète et expérimentale, mais qui provoque une alchimie indescriptible… La musique acoustique me touche par sa capacité à produire de la magie à partir de presque rien.
Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?
J’aime les espaces qui ont une résonance, une réverbération naturelle. Je me souviens qu’au début, quand j’ai commencé à apprendre la guitare, je m’enfermais dans les toilettes. Les carreaux de céramique faisaient résonner le son, j’étais hypnotisée par cette expérience. C’est la première fois que j’ai senti la résonance du corps de la guitare et de mon corps, de nos deux corps ensemble. Plus tard, lorsque j’ai voyagé, je me débrouillais pour retrouver à chaque fois des lieux de passage qui avaient cette qualité sonore. Un jour, j’ai eu la chance de chanter dans une grotte à Lanzarote qui s’appelle la « Cueva de los verdes ». C’était extraordinaire. Ils ont construit un auditorium sous la terre. Pour l’atteindre, il faut descendre un sentier pendant dix minutes, l’impression est assez bizarre: tu croises des stalagmites, des petits puits d’eau qui reflètent les stalagmites, à tel point que tu as une sensation de vertige, tu ne sais plus où tu es… et tu arrives à l’auditorium, qui traduit parfaitement cette résonance naturelle. Je n’ai jamais retrouvé un lieu pareil.
J’ai dû bien sûr m’adapter à toute sorte de lieux et de contextes, c’est pour cela que mon répertoire a changé de cette manière. J’essaie de toujours pouvoir improviser en fonction des circonstances, parce qu’elles ne se répètent jamais. Chaque concert a ses humeurs, la chaise sur laquelle on s’assoit est différente : elle peut être plus confortable, moins confortable… et tu t’adaptes. Donc chaque lieu est différent. Ce serait utopique d’imaginer qu’il y ait un lieu où l’écho et la résonance changent chaque jour. Pour moi, ce serait le lieu idéal.
As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs?
Je conseillerais d’aller au Chili. Au niveau historique, politique et anthropologique, les influences sont extrêmement nombreuses. Et le public est formidable. Il est sensible à tous ces accents qui m’intéressent : tribales, ethniques… Ce peuple a vécu une dictature violente, et on le ressent dans le répertoire des artistes chiliens, truffé de chansons engagées. Ils ont su développer une manière très naturelle et poétique de jouer. L’Amérique Latine est vraiment un continent à découvrir musicalement mais je crois qu’au Chili ou en Uruguay il existe des sonorités qu’on a encore peu l’habitude d’entendre en Europe. Dans ma musique, je pioche ici et là ces petits ingrédients, du nord au sud, pour en extraire un son qui puisse être de n’importe où.
Prochaine date parisienne : le 25/05/18 à la Maison Populaire de Montreuil
Pour visualiser les prochaines dates européennes de Lula Pena : https://www.facebook.com/LulaPena.Music
Ce mois-ci, nous fêtons le premier anniversaire des interviews de poche HTR. Pour rappel, « 3 questions à… » est une rubrique qui permet à nos lecteurs de découvrir un artiste à travers de brèves confessions sur son rapport au voyage et à la musique.
Depuis janvier 2017, croisés à la sortie d’un concert ou d’une émission radio, à Paris ou dans le Sud de la France, treize artistes ont joué le jeu en nous livrant leurs souvenirs et leurs coups de coeur. En voici quelques morceaux choisis…
Girma Bèyènè, l‘un des maîtres de la musique éthiopienne des années 60 : « J’adore la chanson italienne. L’une de mes chansons préférées est « I miei giorni felici » de Wess and The Airedales. (…) J’ai déjà atteint mon rêve sans m’en rendre compte : celui de jouer ici, ce soir, à Paris. Je ne demande rien de plus maintenant. »
Vinicio Capossela, inclassable rock-star italienne qui, le temps d’une bière à l’Alhambra, nous a parlé d’Homère et de tavernes… :« J’aime beaucoup que la musique se joue dans des lieux où on peut aussi boire et manger, comme dans les tavernes grecques par exemple. Ecouter du rebetiko en Grèce a toujours été pour moi une grande source de joie : les voix s’unissent, on mange, on boit, et à un moment le chant s’installe. «
Aurelio, l’un des rares descendants de la tradition garifuna (Honduras) : « Je suis né dans la petite communauté de Plaplaya… J’ai grandi dans ce village qui doit compter près de 200 habitants et qui se situe à la frontière du Nicaragua, là où est installée l’une des premières communautés garifuna de la côte Atlantique. »
Nicolas Repac, musicien touche-à-tout qui transforme ce qu’il entend tel un alchimiste : « Mon premier souvenir musical remonte à mes 5 ans : j’écoutais la mire de l’ORTF en boucle en me tapant la tête en rythme contre le fauteuil ! Tous les jours ! Il n’y avait qu’une chaîne à l’époque. »
Jowee Omicil, jazzman originaire d’Haïti qui a grandi à Montréal avant de s’installer à New York, à Miami et enfin à Paris : « Je me rends accessible en tant qu’instrument, en tant que passeur de sons, l’endroit où je joue n’a pas d’importance. Chaque situation est unique. Chaque fois que je me mets à jouer devant un public, mon set est différent, et le dernier est toujours le plus fort. »
Flavia Coelho nous a dévoilé des pensées plus intimes, sous le ciel étoilé de ce village provençal devenu Gréoux-de-Janeiro pour l’occasion… : « Je suis très citadine, et pour moi Paris réunit tout ce que j’aime en matière de musique. C’est pour ça que je m’y suis installée d’ailleurs, il y a une diaspora extraordinaire ici ! C’est cette diversité qui m’a amenée ici, cette magie de pouvoir se retrouver au fin fond de l’Afrique dans son propre quartier. »
Arto Lindsay, bruitiste, hédoniste, guitariste, de retour en studio avec Cuidado Madame : « Ma mère avait une collection de vinyles qui allait de la bossa nova de Joâo Gilberto au jazz de crooners comme Nat King Cole. Tous ces artistes ont éveillé ma curiosité auditive. »
Babx qui a fait une escale à La Cigale pour présenter le très beau Ascension : « Je rêverais de jouer à Little Odessa, le quartier russe de New York. C’est un univers fascinant car on peut y voir se côtoyer l’océan, Brooklyn, une vieille fête foraine désaffectée en voie de démolition, des russes émigrés déambulant en chapka et vison, des ex-agents du KGB jouant aux échecs… »
Tigran Hamasyan, pianiste jazz d’exception qui nous a fait part de ses souvenirs et de ses élans du moment : « Mon oncle est sans aucun doute la personne qui m’a le plus influencé musicalement. J’avais à peine 4 ans lorsqu’il m’a fait découvrir le jazz. Il m’a permis de trouver ma voie. »
Samuel Strouk, guitariste de talent qui a sorti son premier album Silent Walk en octobre dernier, un disque délicat et contrasté : « Quand on ferme les yeux, la musique nous ouvre d’autres mondes, on prend du recul. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai appelé mon disque Silent walk : les yeux fermés avec une musique au creux de l’oreille, tu peux aller n’importe où… »
Denis Péan, la boussole du groupe Lo’Jo, qui vogue parmi des fleurs d’Orient ou d’Occident, au gré des instincts sonores cueillis en chemin : « Je n’ai pas de prédilection quant à l’endroit où jouer : une grande scène, un podium, un tapis… dans n’importe quel pays, c’est ma maison. »
Lucky Peterson, bluesman repéré par le contrebassiste Willie Dixon qui passait dans le club de son père, à Buffalo :« Mon père tenait un club de blues célèbre à l’époque, le Governor’s Inn, j’y ai vu des concerts formidables. Il m’a transmis la passion de la musique. »
Médéric Collignon, oiseau rare qui migre d’un univers sonore à l’autre, du jazz improvisé à la funk ou l’électro : « Je rêverais de jouer dans un endroit extrêmement généreux en résonance, où il y aurait énormément d’écho, de réactivité. Ça provoquerait des avalanches, des variations de temps… un truc complètement mégalomane, que tu ne pourrais faire qu’une fois. «
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